En France, l’État social compense entre 38 et 73 % des pertes de revenus en période de crise économique
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En cas de hausse importante du chômage, l’État social en France rattrape les baisses de revenus globales des demandeurs d'emploi dans une fourchette de 38 à 73 %. En Belgique, c’est entre 52 et 73 %, au Luxembourg entre 43 et 52 %. C’est ce qui ressort d’une étude d’EconPol sur les systèmes de protection sociale des pays membres de l’Union Européenne. « Les systèmes de prévoyance scandinaves et d’Europe de l’Ouest offrent la meilleure protection contre les conséquences financières du chômage. Dans les pays d’Europe du Sud et de l’Est ainsi qu’au Royaume-Uni et en Irlande, les crises économiques se soldent par des pertes de revenus sensiblement plus élevées », constate Mathias Dolls, directeur adjoint du Centre ifo d’enquêtes et de recherches en macroéconomie.
En France, l’indemnité de chômage couvre entre 17 et 52 % des pertes de revenus. L’État restitue en outre environ 9 % des pertes à travers une diminution de l’impôt sur le revenu et 11 % par une réduction des cotisations sociales. Les régimes de revenu minimum ne permettent de récupérer qu'environ 1 % du revenu perdu.
En Allemagne, les compensations varient entre 53 et 63 % des pertes. Au Danemark, elles vont de 52 à 69 %. En Espagne, l’État social compense entre 35 et 56 % des pertes de revenus. En revanche, 30 à 33 % seulement d’une baisse de revenus due au chômage sont indemnisées au Royaume-Uni. En Italie, cette part s’établit à 43 %. En Pologne, les transferts aux demandeurs d’emploi sont les moins élevés de toute l'Union européenne, avec seulement 29 %.
« L’effet stabilisateur des systèmes de protection sociale dépend largement du nombre de personnes qui sont – en cas de chômage - au moins temporairement couverts par l’assurance chômage. La couverture offerte par les prestations sociales dans le cadre de l’assurance chômage est relativement peu développée dans certains pays européens », ajoute Max Lay, co-auteur de l’étude. « Bien développés, les systèmes de protection sociale mettent les citoyens à l'abri contre les difficultés économiques tout en créant des incitations fortes à exercer une activité lucrative », ajoute Mathias Dolls.
Les auteurs de l’étude ont chiffré l’impact de plusieurs crises économiques sur les revenus des ménages dans les États membres de l’Union européenne ainsi qu’au Royaume-Uni. Pour chaque pays étudié, ils ont simulé une hausse de chômage de 5 % sur deux années. L’augmentation du taux de chômage est supposée régulière sur les deux années dans une première variante. Elle intervient subitement au début de la crise dans une deuxième variante. Il en résulte deux valeurs pour chaque pays.
Contact : Max Lay, 0049 / 89 / 9224-1247 ; Lay@ifo.de